Certaines personnes viennent en Belgique dans l’espoir d’y vivre, à l’abri de menaces qui planent sur elles dans leur pays. À leur arrivée sur le territoire belge, elles doivent se présenter officiellement et demander une protection internationale. Pour cela, elles doivent se rendre à un endroit qu’on appelle le, à Bruxelles. Ce bâtiment n’a rien d’un château de rêve: c’est une ancienne caserne militaire.

Au Petit-Château, ces personnes doivent dire qui elles sont, d’où elles viennent et pourquoi elles veulent vivre ici. Un dossier de demande de protection internationale est alors ouvert. L’administration (des gens qui travaillent pour l’État belge) va chercher des informations, essayer de vérifier si ces personnes disent la vérité et sont bien menacées chez elles. Elle va les convoquer pour les interroger. Après plusieurs mois — souvent des années – la Belgique donnera sa réponse, positive ou négative.

En attendant de prendre sa décision, la Belgique a l’obligation, selon des traités internationaux, de fournir le minimum vital à ces personnes: un toit, de quoi boire et manger, des soins… Pour cela, elle a notamment créé des centres d’accueil, où vivent ensemble des centaines de demandeurs d’asile venus d’un peu partout.

Qu’est-ce qui se passe?

Depuis des semaines, les files s’allongent devant le Petit-Château. Les gens doivent attendre des jours avant de pouvoir introduire leur demande. Les centres d’accueil, eux, sont saturés: 95% des places sont occupées. Il n’y a donc plus de places pour les hommes, les femmes, les familles ou même les MENA (mineurs étrangers non accompagnés, des jeunes de moins de 18 ans arrivés sans parents).

Devant le Petit-Château, des organisations soignent les gens malades ou blessés, et distribuent boissons chaudes, repas, couvertures… Certaines offrent des logements chez des habitants, ou dans des locaux ouverts en urgence. Plusieurs de ces organisations, mais aussi les travailleurs de Fedasil (agence fédérale pour les demandeurs d’asile) ont réclamé des vraies solutions au Secrétaire d’État (sorte de ministre) à l’Asile et la Migration. Cela fait des années qu’ils annoncent que la gestion de l’asile et les décisions prises vont mener à cette situation. Ils n’ont pas été entendus et maintenant, des gens dorment à la rue en plein hiver, après avoir fait un voyage souvent long, épuisant, stressant, dangereux… Espérons qu’une solution sera bientôt apportée.

EN SAVOIR PLUS

Plusieurs raisons sont avancées par les organisations humanitaires pour expliquer qu’on en soit là: – Des centaines de places dans des centres d’accueil ont été fermées dernièrement, et le personnel qualifié licencié, parce que le nombre de demandes avait baissé en 2020 (à cause du covid-19, les frontières fermées…). On pouvait pourtant deviner que les demandes allaient reprendre. – Des logements pour les demandeurs d’asile sont occupés par des Belges qui ont tout perdu lors des inondations de juillet. – La procédure est si longue que les demandeurs d’asile doivent rester des années dans les centres d’accueil. – De nombreux Afghans sont arrivés suite à la prise de pouvoir par la force des talibans, chez eux, en août.